Infolibéralisme

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(see English version with more details on the monetary part)

Infolibéralisme, ou comment le 5ème pouvoir peut remplacer les 4 premiers

Théorie politique pour l'ère numerique, proposée par Sylvain Poirier.

Repris de http://spoirier.lautre.net/infoliberalisme.htm


Texte

"Le développement de nouvelles fonctions du web permettrait de construire une nouvelle forme d'ordre politique de la société, aussi idéale que possible, par une méthode souple et efficace pour assurer le respect de l'intérêt général en empêchant au mieux fraudes et abus. Indépendant de toute division géographique, basé sur le principe généralisé de libre adhésion et la seule force de la liberté bien informée, ce nouveau réseau de pouvoirs multiples et décentralisés rendrait obsolètes les conceptions traditionnelles d'Etat et de pouvoirs.

Depuis plusieurs années déjà j'en avais exposé le concept sur cette page web. Voici maintenant une version résumée pour permettre de s'en faire rapidement une idée. Cependant, pour pouvoir se convaincre de son bon fonctionnement il reste nécessaire de consulter les explications plus détaillées dans les différentes pages qui y sont consacrées.

Le titre d'infolibéralisme que j'ai récemment donné à cette théorie exprime sa parenté avec certains libéralismes radicaux comme l'agorisme (voir le manifeste neo libertarien ) ou l'anarcho-capitalisme, dont il constituerait en quelque sorte une méthode effective de réalisation; avec comme différence, qu'au lieu de partir du postulat de propriété privée (mais en respectant le plus souvent celui-ci), l'infolibéralisme part du seul postulat de la liberté de communication, qui a seulement besoin de logiciels adéquats sur le web pour développer toutes ses conséquences jusqu'à refonder l'ordre politique dans sa totalité.

Tout est redéfini en terme d'informations. La monnaie elle-même n'est plus définie comme propriété privée, mais comme une information, à savoir celle de l'opinion consensuelle que forme le reste du monde au sujet de la valeur des biens et services dont il accorde le droit à chaque individu donné. Et comme toute opinion, elle peut être contestée, discutée et révisée. Ceci permet enfin pleinement, sans Etat, de satisfaire sans les nier les objectifs qui servent actuellement de raison d'être à l'Etat, à savoir d'instauration d'un système monétaire commun, et de définition, de jugement et d'enforcement de l'intérêt général.

Dans l'exposé des détails du projet, il faut distinguer d'une part le concept économique et politique (le signifié), d'autre part la méthode technique d'implémentation (le signifiant). Le concept signifié se formule comme si toutes les données étaient rassemblées dans une base de données centrale, ce qui, si on prenait cette formule au pied de la lettre, soulèverait le problème de qui la contrôle. Mais il y a des solutions au problème, notamment en distribuant la base de données entre de multiples serveurs indépendants n'échangeant que le strict nécessaire (n'incluant pas les données personnelles) pour que le fonctionnement d'ensemble aboutisse aux mêmes résultats effectifs que le calcul qui était expliqué en termes d'une base de données centrale. Et cette conformité des résultats des opérations à la logique de la théorie, est ce qui garantit que tout le signifié économique et politique qu'expriment les données (les pouvoirs, la monnaie...) soit décentralisé et fonctionne effectivement par son pouvoir intrinsèque d'information.

Voici les principales données à la base du système, que les utilisateurs entreront librement et pourront mettre à jour à tout moment :

1) Confiance : La déclaration de confiance s'énonce "Je garantis que cette personne est honnête, respectant l'intérêt général" et est sensée n'être accordée par chacun qu'aux quelques personnes qu'il connaît bien dans sa vie et dont il est sûr. A ces données s'ajoutent celles des déclarations contraires, celles de plaintes. Une déclaration n'a de valeur que relative à la confiance accordée au déclarant, et ainsi de suite intersubjectivement le long des chaînes de confiance (calcul de la confiance indirecte, comme relation transitive engendrée par les déclarations de confiance). Une fausse déclaration risquerait de faire perdre au déclarant la confiance qui lui est accordée, ce qui en anéantirait l'effet.

2) Contrat social : le libre énoncé de ce que chacun entend par "respect de l'intérêt général" et des critères recommandés suivant lesquels effectuer les déclarations; en quête de consensus.

3) Crédit : donnée de base d'un nouveau système monétaire décentralisé, capable de fonctionner sans banque. Le crédit est une sorte de déclaration de confiance d'un utilisateur à un autre, qui s'énonce "Je lui permets de m'emprunter jusqu'à hauteur de telle somme jusqu'à telle date d'expiration, c'est-à-dire que je m'engage à porter sur moi la perte jusqu'à hauteur de cette somme si ses dettes s'avéraient finalement insolvables".

Son fonctionnement ressemble à celui de la déclaration de confiance, à savoir que n'étant accordée par chacun qu'à un cercle très restreint, la fluidité globale effective du système s'obtient par calcul de la connectivité du graphe de ces déclarations, suivant une théorie mathématique assez sophistiquée que j'ai mise au point (certains concepts sont sur mon site, mais la formule effectivement implémentable que j'ai finalement trouvée n'y est pas pour l'instant).

4) Pouvoirs : actes de délégation de décision, à savoir la libre décision par chacun, s'il le souhaite, de laisser quelqu'un d'autre prendre des décisions de telle ou telle nature à sa place. Celui qui a reçu un pouvoir peut soit l'exercer en prenant lesdites décisions, soit retransmettre ce pouvoir à d'autres. Il n'a, à la base, de pouvoir que celui qui lui a été donné par ceux qui ont choisi de le lui donner, tant que ce choix est maintenu; et de là, son influence n'est autre que celle que les gens qu'il représente avaient et lui ont ainsi transmis. La puissance de ce pouvoir réside dans l'information sur ces délégations, et leur prise en compte automatique.

Il y a une diversité de pouvoirs, suivant les natures des décisions concernées. De par cette nouvelle structuration précise par délégations et leur stricte nature informationnelle, ces pouvoirs seront de réalisation très différente des pouvoirs traditionnels, et ainsi exempts d'une grande part de leurs travers, même s'ils ont parfois le même objet. Les principales catégories de pouvoirs sont: Pouvoir législatif (élaboration du contrat social), Pouvoir de jugement, Pouvoir de dépense publique (seules les taxes écologiques étant obligatoires), Pouvoir d'accorder des crédits Pouvoir médiatique (accordé par le spectateur qui regarde ce qui l'intéresse), Pouvoir d'attribution des diplômes.

A titre d'exemple pour expliquer la nature et la "force" de ces pouvoirs informatifs: le pouvoir d'attribution des diplômes aura pour source les employeurs ou recruteurs, parce qu'un diplôme n'a de toute manière d'existence que subjective à l'employeur qui choisit librement de prendre en compte ou non dans sa décision d'embauche le diplôme d'un candidat. L'information sur ces délégations, aura à elle seule le "pouvoir" d'orienter le cursus des étudiants qui s'en informent, vers les préparations aux diplômes "puissants" ou accordés par des jurys "puissants", c'est-à-dire connus pour avoir une valeur réelle aux yeux des employeurs.

5) Procès : un procès est un forum web dans lequel les gens débattent pour tenter de résoudre un conflit, à savoir un cas de contradiction entre les déclarations des uns et des autres (entre plainte et confiance, et/ou dans les données monétaires). Dans un procès, les utilisateurs en relation directe avec les parties concernées (dans le graphe de confiance ou de crédit) sont de proche en proche invités à rejoindre le procès et à prendre position pour les uns ou les autres. Logiquement il arrivera tôt ou tard au procès de se conclure (résolution de la contradiction) lorsqu'un parti se retrouvera isolé et donc exclu du système ou dans l'obligation de renoncer à quelque chose pour ne pas l'être.

Techniquement, l'implémentation prend la forme d'un projet de logiciel libre pour serveurs web, qui commence par d'autres fonctionnalités que j'ai à développer en premier, sur la base desquelles les fonctions évoquées plus haut pourront être développées ensuite. En voici les principales.

La première fonction à la base de tout sera un système de login et de pseudos à usage global, ainsi caractérisé :

Chaque utilisateur a besoin d'un seul login ("trucmuche") et un mot de passe sur un seul serveur (disons monserveur.com), où il doit se loguer avant toute action (une action = opération sur le web qui dépasse l'affichage de pages publiques et nécessite donc une authentification). Par ce même compte il peut posséder plusieurs pseudos (par exemple "pseudo35" et "autrepseudo46"). A partir de son compte dans monserveur.com, s'il a plusieurs pseudos il en choisit un (entre "[email protected]", "[email protected]" ou "[email protected]") pour s'authentifier automatiquement auprès de tout autre site du web (reconnaissant le protocole) qu'il voudra utiliser, ou encore pour effectuer une action dans monserveur.com aux effets visibles par d'autres utilisateurs.

Pour permettre cette authentification automatique sur un autre site, les pages du compte dans monserveur.com incluront comme une sorte de "navigateur virtuel" les fonctions de barre d'adresse et de marque-pages (qui seront donc gardées par l'utilisateur indépendamment de l'ordinateur qu'il utilise).

La deuxième fonction, sera un système de forums publics et privés, dont les forums privés serviront à remplacer l'email, par le fait que, sur son compte, l'utilisateur verra la liste de ses forums dont en particulier ceux auxquels il est "abonné" comportant de nouveaux messages, et en cliquant dessus il y accédera en étant immédiatement authentifié.

Naturellement, d'autres fonctions habituelles y seront intégrées : publication de pages web de type wiki ou blog...

Des fonctions sont prévues pour mettre fin au spam sous toutes ses formes par l'exclusion des spammeurs du réseau, à partir du principe d'enregistrement d'un nouvel utilisateur par invitation.

Mais il y a une fonction moins "habituelle" bien que de fait utilisée par beaucoup, que je compte intégrer très rapidement au projet (poussé en cela par ma situation personnelle...): un système d'annonces de rencontres, ayant spécialement conçu pour cela une nouvelle méthode bien plus performante que celles employées actuellement dans les services dédiés, pour supporter des millions d'utilisateurs tout en leur donnant les meilleurs résultats en peu de temps. L'explication de cette méthode ne figure pas actuellement dans mes pages; certains aspects pourront être réutilisés pour organiser efficacement des prises de contacts pour d'autres types de rencontres ou de marchés en ligne.

N'étant pas moi-même programmeur, l'avancement de l'implémentation de ce logiciel libre dépendra du travail que d'autres feront. Ce travail avait mal démarré faute de bons programmeurs, mais devrait enfin reprendre plus efficacement dans les prochains mois suite à l’arrivée d’une nouvelle personne.

Mais une aide supplémentaire serait bienvenue, soit pour participer à la programmation sans demander pour cela plus d’argent que je ne peux y consacrer, soit pour participer au financement de ce travail. Ce financement (d’une à quelques dizaines de milliers d’euros) serait ridiculement modique relativement aux bénéfices que devrait procurer ce projet à de nombreux humains, ainsi qu'aux sommes colossales dépensées chaque année par eux pour la défense de diverses bonnes causes qui trouveraient solution beaucoup plus facilement dans le cadre du nouveau système; mais il risque néanmoins d'être à la longue juste un peu trop lourd de la part de ma poche personnelle."